À toi la Fabuleuse aidante solo

À toi qui élèves seule ton ou tes enfant(s) extraordinaire(s), 

à toi dont le conjoint est parti ou lui-même malade, 

à toi qui soutiens tes proches à la seule force de tes bras,

à toi qui te lèves le matin en te sentant déjà fatiguée,

à toi qui te couches le soir épuisée mais toujours stressée,

à toi qui cours toute la journée pour assurer tes innombrables rôles de soignante, chauffeur de taxi, enseignante, secrétaire, comptable, cuisinière et chef de mille autres missions,

à toi qui luttes pour maintenir l’équilibre financier de ton foyer,

à toi qui restes debout envers et contre tout parce que tu n’as tout simplement pas le choix,

Oui, à toi Fabuleuse aidante solo, je voudrais dire ceci :

Tu as le droit de te sentir à bout, le droit de pleurer, le droit d’être en rage ; tu as même le droit d’avoir envie de tout plaquer parfois…

Je te mentirais si je te disais que je sais ce qu’est ton quotidien. Je ne peux qu’essayer de l’imaginer. Mais ce que je sais, c’est que nous partageons la même humanité et que nous avons la même palette d’émotions à notre disposition. Je connais, comme chaque être humain, la sensation écrasante de l’accablement, l’impression de nerfs vrillés que peut provoquer la fatigue intense et le vide intérieur qu’entraîne le sentiment de solitude.

Ce que je sais aussi, c’est que l’être humain a cette richesse incroyable de pouvoir trouver des réconforts aux émotions pénibles. On ne peut pas forcément changer la réalité à laquelle on est confronté, mais on peut empêcher son ombre de recouvrir toute notre lumière.

Alors chère Fabuleuse, si tu en ressens le besoin, laisse couler tes larmes, cherche un endroit où tu peux parfois hurler de toutes tes forces et surtout, ose t’appuyer sur d’autres êtres humains. 

Certes, tu ne peux pas compter sur ton conjoint pour t’épauler mais tu as le droit de composer ta propre équipe de choc ! Comme je le disais dans un autre texte, ce n’est pas parce que les autres ne comprennent pas – ou pas entièrement – ce que tu vis qu’ils ne peuvent pas t’aider. Ta meilleure amie peut t’accompagner à certains rendez-vous, le parrain de ton fils peut s’occuper de divers aspects logistiques, un beau-frère banquier sera peut-être plus à l’aise pour te proposer une aide administrative ou financière, des voisins peuvent aussi apporter un coup de pouce ponctuel, etc. Ne crois surtout pas demander la charité ! « Rien n’est plus apaisant pour celui qui s’approche que de se sentir utile »,rappelle Anne-Dauphine Julliand, autrice du livre Consolation. Et cela n’enlèverait rien à l’incroyable guerrière que tu restes…

Chère Fabuleuse,

Toi seule connais les combats que tu mènes chaque jour et la force immense que tu puises encore et toujours au fond de toi pour faire face à tous tes défis. À défaut de pouvoir te serrer dans mes bras, je voudrais conclure en te déposant cette douce couverture de mots sur tes épaules, dans le cas fort probable où tu ne les entendrais pas suffisamment : 

Tu peux être sacrément fière de toi, tu gères super bien et tes proches ont énormément de chance de t’avoir dans leur vie… Tu es vraiment fabuleuse et ça change tout !